Italies (Mar 2007)

I dialoghi ma(n)cati di Antonio Tabucchi

  • Alessandro Iovinelli

DOI
https://doi.org/10.4000/italies.3716

Abstract

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Dans l’œuvre narrative de Tabucchi l’un des motifs récurrents les plus forts est l’absence : absence d’un personnage, absence d’une ou de plusieurs parties du discours, absence d’une scène fondamentale dans la construction de l’intrigue. L’ellipse n’est plus traitée exclusivement comme figure rhétorique qui fait de l’élimination de certains éléments au sein d’un énoncé la condition pour produire un effet particulier de concision et d’efficacité visuelle, mais elle acquiert le statut de technique narrative, voire d’identité stylistique de l’auteur. Chez Tabucchi les frontières de l’inexprimé traversent le réel autant que l’imaginaire : l’important est que dans ce qui advient (et dans ce qui est dit), le centre de gravité – qu’il soit présupposé, aboutissement ou moment topique de la narration – soit placé en dehors de l’univers linguistique et ne puisse être représenté que par l’allusion, la citation, l’implicite et, précisément, l’ellipse. À travers l’examen de textes où le phénomène se manifeste de façon flagrante, on s’interrogera – non seulement en termes narratologiques – sur la valeur et la fonction de ce que Barthes aurait appelé « inexprimer l’exprimable » et qui chez Tabucchi a un rôle central, au même titre que l’ombre, l’obscurité, le “noir” revêtent une spécificité inséparable de la grande peinture luministe baroque.

Keywords