SHS Web of Conferences (Jan 2016)

Les degrés d’intersection de l’équivalence sémantique approchée en parataxe de mots

  • Doualan Gaëlle

DOI
https://doi.org/10.1051/shsconf/20162705008
Journal volume & issue
Vol. 27
p. 05008

Abstract

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L’étude historique et épistémologique de la synonymie montre l’importance du recentrage de la notion sur les équivalences sémantiques qui la fonde, ce qui suppose de la penser dans une démarche onomasiologique. Dans sa perspective différentialiste, l’étude de la synonymie s’appuie sur le test de la substitution des mots en contexte mais si ce test est recevable dans une linguistique qui prend la phrase comme unité de base, il ne l’est plus dans une linguistique du texte. Les synonymes sont donc étudiés selon leur répartition dans le texte, ce qui revient à rechercher des réseaux lexicaux et donc à étudier des isotopies. Cette étude nécessite une large couverture lexicale et une structuration du lexique étudié apportées par la démarche onomasiologique. L’étude textuelle et onomasiologique de la synonymie est menée à partir du vocabulaire du vice et de la vertu sur un corpus de trois oeuvres de la littérature morale du XVIIe siècle. Le corpus est segmenté en paragraphes et une ressource lexicale structurant le vocabulaire du vice et de la vertu selon les trois principales relations sémantiques que sont la synonymie, l’antonymie et l’hyperonymie est créée. Le corpus et le thesaurus étant au format XML, un traitement automatique est mis en place à l’aide d’une requête XQuery : le thesaurus est projeté sur le corpus ce qui permet de révéler les réseaux lexicaux dans les paragraphes du corpus. L’analyse linguistique menée à partir des résultats obtenus consiste à approfondir l’étude de la synonymie en s’intéressant particulièrement à l’équivalence sémantique telle qu’elle se manifeste en contexte. L’équivalence sémantique est décomposée en trois degrés d’intersection : une intersection forte qui correspond à une interdéfinition entre synonymes, une intersection intermédiaire qui manifeste la créativité linguistique au travers des rapprochements produits par les locuteurs en contexte et une intersection faible qui correspond à la cohyponymie et qui se résume à la possession en commun d’un seul sème (micro)générique. L’étude des équivalences sémantiques en contexte révèle les différences entre langue et discours : si en discours, on retrouve des relations établies en langue, soient les intersections forte et faible, l’intersection intermédiaire est l’espace de liberté du discours par rapport à la langue et constitue une manifestation de la déformabilité et de l’idiosyncrasie dans la langue.